Il y a quelques mois, mon amoureux me dit : « Tu ne veux pas faire le championnat de France de Raid avec moi ?
- Hum ?… »
Je me dis de suite que ces mois de Covid qui nous ont privés de compét lui ont tapé sur la tête. C’est vrai aussi que la tribu grandissant, j’ai pu retrouver des entrainements plus réguliers pendant et après le confinement…
Il argumente en me disant qu’il y a plusieurs manches autour de chez nous durant lesquelles je pourrais me préparer etc…
Et là, Banco ! Repartir sur des raids avec lui, après ses aventures diverses et variées, je relève son défi !
Notre coéquipier est vite trouvé, François, qui lui aussi, ne sait pas trop dans quel chantier il se lance. Mais motivé et un peu fou comme nous quoi, il accepte notre proposition.
Tous trois licenciés à la Fédération Française de Triathlon, nous nous inscrivons donc à ce fameux championnat de France qui aura lieu dans le Lot… Il n’y a pas de mystère : c’est le département de cœur de mon amoureux et c’est donc ainsi que Jérôme, son cousin, acceptera de faire notre assistant durant ces 24h !
Samedi 22 octobre – Rocamadour – 8h
Les équipes arrivent autour de nous : retrouver les copains qui soient de Gironde ou d’ailleurs est une belle fête. Le froid est déjà bien présent : tout le monde essaie de se rassurer sur la nuit à venir…
On suit les conseils de Ju sur l’organisation de nos affaires pour les transitions à enchaîner. Il a acquis de l’expérience dans le matossage durant ses grands raids. Jérôme s’entraîne et nous prépare déjà un bon café bien chaud.
Je rencontre en direct toutes les équipes que je suis d’habitude devant mon écran… c’est drôle de se retrouver auprès d’eux.
Briefing… Départ sur un prologue de 1,5 km en relais… Les premiers équipiers partent comme s’ils ne couraient que cette épreuve… ça donne le niveau !
Nous, on sait quel est notre objectif : parcourir ce raid de 24h le mieux possible et surtout passer la ligne d’arrivée tous les 4. On aura des choix à faire à cause des barrages horaires mais ça, je laisse Ju gérer…
Nous partons vite sur un VTT suivi de 24 km avec l’équipe des TEAM GC-Princes Noirs direction Autoire et ses célèbres cascades… Bats et Jérôme sont là en spectateurs : pas d’assistance sur cette AT. Nous allons courir le trail orientation de 6km. Quel trésor de la nature au milieu de la forêt : une balise à poinçonner juste derrière la cascade comme dans les contes de fée ! L’eau fraîche pour les pieds tout de même…
La petite balise dans le rentrant en haut de la pente à côté d’un vieux frigo abandonné et de tessons de bouteilles fut vite oubliée…
De retour au vélo, j’ai besoin de m’alimenter et quelques crampes me titillent : oh non ! pas déjà… On gère et on part pour les 17 kms de VTT jalonné. Je sais qu’à l’AT suivant, je vais me poser car ils ne partent qu’à 2 sur la première partie Kayak de 12,5 km – Je ferai la seconde partie 10km.
Les garçons vont à la vitesse de l’éclair, j’ai juste eu le temps de ranger avec Jérôme, de faire le trajet en voiture, d’enfiler une tenue sèche et ils sont déjà là !
Je pars pour les 10 bornes de kayak avec Ju. Le lot est magnifique avec ses grandes falaises et ses larges méandres. Il y a du courant et on avance vite ! On arrive à l’AT en moins d’une heure …
On se prépare pour la grosse section VTT 60 km : on s’habille chaudement, le soleil décline et on sait que la nuit s’annonce froide. On mange un bon ravito : Jérôme nous prépare tout ce qu’on lui demande, il est aux petits soins pour nous, on forme une vraie équipe.
Le VTT démarre bien : les sentiers sont des singles dans la forêt lotoise, ils sont engagés tant en montée qu’en descente mais les paysages sont très beaux.
Le froid se fait ressentir relativement vite, la lassitude aussi car on a l’impression de ne pas avancer… les 30 premiers kms sont interminables… on discute de couette chaude, de lit douillet, tout ça les pieds gelés mais on avance.
Heureusement, dans certaines parties du parcours, la température semblait plus élevée et on a réussi à se réchauffer les petits petons en poussant un peu les vélos dans les montées… Le froid sur le visage reste supportable et on va terminer la section en 8h… On a explosé le temps prévu : Jérôme doit se demander ce qu’on peut bien faire !
A l’AT, n’ayons pas peur des mots : ils n’attendaient plus que nous… On n’a même pas eu de coup au moral tellement on était heureux d’en finir. François et moi sommes réfugiés au chaud dans le camion que Jérôme nous avait fait chauffer. Notre coéquipier surhumain discutait dehors avec son cousin en rangeant les VTT sur le porte-vélos et en nous préparant un repas chaud : ah ! l’aligot lyophilisé… il nous a remis sur pied.
On a décidé de dormir 2h attendant la barrière horaire suivante car pour la CO à pied on était très en retard et le VTT 40km, comment dire, je n’avais pas envie de l’imaginer…
Le réveil a sonné à 5h : Ju et moi étions remontés comme des bobines et avons soumis à François l’idée de partir sur la CO à pied 11 km. Plus modéré, François s’est préparé tranquillement…
Dans nos têtes, c’était reparti : on allait rentrer sur toutes les sections de la journée 2 : trail – VTT – trail. On allait faire notre itinéraire !
Le trail fut magique avec la découverte de cet igue au lever du soleil avec la mer de nuages au-dessous de nous… Pour le cimetière dans le ciel, on en rigolera toute la descente…
Les balises s’enchaînent bien et on rentre sur Saint-Cirq-Lapopie. Tous ses villages pittoresques, ces gouffres naturels, ces paysages à couper le souffle restent comme support pour se remonter le moral quand on a des petits coups de moins bien.
On arrive à l’AT, on se ravitaille et on s’équipe pour le VTT. On décide de ne pas aller à la Via Ferrata car il n’y a qu’1h30 de pénalité … Je ne suis pas sûre de la faire en 45 min… François n’est pas hyper chaud non plus donc banco… chemin du halage le long du Lot et on trace notre route. On emprunte le petit GR, on roule sur une voie ferrée désaffectée et on arrive à la dernière AT sous le pont de l’A20…
On repart en trail direction Cahors… La fin est proche donc on savoure ces moments : les balises s’enchaînent facilement avec mes orienteurs complémentaires… Avant-dernière balise du point de vue au-dessus de Cahors … Allez une dernière montée vers le Calvaire qui surplombe l’arrivée : on entend les micros, on voit l’arrivée : dernière ligne droite.
On traverse le Pont Valentré, tous les trois, on récupère notre assistant Jérôme sur la ligne droite et on passe la ligne d’arrivée tous les 4 ! Drine est là pour immortaliser le moment, l’émotion et la satisfaction d’avoir relevé le défi !
Dimanche – 23 octobre- Cahors- 14h15