Raid Gallaecia : Championnat du Monde de Raid…un prince noir chez Valmoraid

Il y a des occaz à ne pas manquer alors quand en juillet tu vois passer un message sur raideurs de France t’indiquant que les deux Nico de Valmoraid cherche un gars et une nana pour partir en Galice en octobre et bien tu fonces…

Après quelques discussions cet été et une revue d’effectif lors de Sud Raid (chacun pour sa peau on fait équipe que dans 1 mois donc si on peut se mettre une bonne branlée pour montrer les biceps avant la Galice c’est bien) A ce jeu c’est Alaïs qui gagne en arrivant devant les deux Nico et ma pomme juste derrière. Mais au moins on sait que l’on a globalement le même niveau et on arrivera aussi fatigué pour nos premiers championnats du monde (là je parle pour les garçons car la miss a déjà un ARWC au compteur…)

Descendus du Chnord mardi et repas d’équipe enfin le soir, nous partons tranquilles le mercredi pour La Corogne. Papotage stratégie de course, matos bouffe sur le trajet. Les blagues fusent on ne devrait pas s’ennuyer….

Après deux jours de matossage, une parade dans la ville et la présentation des équipes on nous libère enfin samedi midi à Monforte de Lemos pour un petit trek de 122km qui en fait 133…

Ouch le chantier, on part pour 30 bornes on the road alternant course sur le plat et descente et marche rapide en montée. Au bout de deux heures Alaïs se plaint du genou…Warrior comme elle est on l’écoute mais on sait qu’elle a du répondant. La nuit tombe et on prend un énorme orage sur les crêtes, on est trempé jusqu’aux os le calbute plein d’eau, ça a traversé le poncho, la gore tex et tout le matos obligatoire. On trouve heureusement un feu dans un hangar qu’une équipe espagnole attise. Ni une ni deux, on se désape pour tout faire sécher et on se glisse dans nos bivys pour dormir 1h30. Pas prévu au programme mais tellement réchauffant à ce moment là. On repart sec et heureux d’attaquer la deuxième journée pour finir ce chantier. La chaleur retrouvée dans la journée et les copains de Sud Raid nous font du bien malgré les soucis mécaniques aux chevilles pour les deux Nico et aux genoux chevilles pour Alaïs. Je les aide au max pour les soulager sachant que cette épreuve est sur le papier la plus dure pour nous. l’équipe est concentrée, on ne parle pas trop mais on sent que chacun veille sur l’autre. La nuit arrive , un dernier Cp dans les falaises et on file en claudiquant vers l’AT 1 après 34h de course : bilan on est touché mais pas coulé…

Transition rapide : montage de VTT dodo 1h dans un dojo où on se pèle et on repart. objectif barrage horaire de 16h lundi.

VTT 80 km : on part à minuit pour une tyro pour Alaïs et moi et une descente VTT pour les deux Nico. Puis regroupement d’équipes et c’est parti pour un VTT profil descendant. On roule régulier sans erreur et on matraque ce VTT en 11h au lieu de 12.

Transition pas express pour moi qui accuse le coup devant ma caisse VTT. Je mets 5 min à émerger mais mes coéquipiers sont là pour m’aider. On se prépare pour le kayak de 90 km.

La miss monte devant, on décide d’attacher les kayaks d’entrée après les rapides. Ca glisse bien, on rattrape Sud raid et Adéorun devant nous. On discute un peu, ça chante et on essaie de rester concentré sur le taf à faire. Pagayer pagayer pagayer. On commence à sentir que l’équipe tourne bien, les transitions sont fluides et la perte de temps minimisée. Une vague impression que ça fait 10 ans qu’on tourne ensemble sur le circuit arws….c’est bon ces sensations. Le regard du sniper de Nico alias cochon commence à poindre. Alaïs a oublié son mal aux guiboles et Nico envoie du lourd en kayak. Fin de la première partie: portage 12 km. On trouve un pont pour dormir au sec 2 heures. Duvet bivy et ronflement sont au programme. On reprend le portage: je gueule sur cochon qui s’endort toutes les 2 secondes en tractant le kayak : une bête cet homme là. Le manège dure une bonne heure avec 3 personnes 1/2 . Ca avance quand même sous la pluie. on réembarque sur la rivière dans la nuit pour finir ces 90 km de kayak. Le rapide by night non référencé sur la carte nous fait serrer les fesses…C’est au tour de Nico de s’endormir, on attache les kayaks et on pagaie à 2 pendant qu’au milieu ça ronfle et tangue. Nico prend des coups de pagaies à chaque fois qu’il penche trop à droite ….Dernier petit portage puis derniers rapides avant d’atteindre l’AT en milieu d’aprem. Bilan 21h avec 2 h de dodo inclus au lieu de 22h prévu. Perfect !!!

Transition rapide : montage des VTT, Lyoph mangés au soleil. L’At grouille de monde…on dirait qu’on revient dans le game. On reste sur notre principe: on fait notre course et pas la course. Objectif : Barrage horaire de fin de VTT

VTT 220 km: départ 15h .

On décide de rouler fort après un faux départ pour cause de chasuble oublié par …. qui nous doit une cerveza… les kms défilent, Nico alias gps man enchaîne les cartes les unes après les autres. La nuit tombe on retrouve Aérolia avec qui on fait un bout de chemin. Le brouillard tombe sur les crêtes, festival du Nico qui trouve les passages sans encombre alors qu’on y voit pas à 2m. Minuit arrive. c’est l’heure de dormir. Alaïs et Nico ont commandé une grange avec paille pour dormir au sec. Petit village traversé, on s’enquille dedans avec cochon qui sent le coup. Bingo on la trouve: un hôtel 5 * avec paille à volonté.

2h de dodo hyper réparateur. On se lève frais comme des gardons. On repart en roulant fort: c’est bon ça. Petit matin, lueur du jour un enc….de frelon me pique la main. Moment de stress pour moi après ma visite l’été dernier aux urgences pour 4 piqûres de guêpes. Réaction instantanée les boutons apparaissent, ça gratte mais les lèvres restent normales. L’anti histaminique fait effet. Pendant une heure on roule tranquille et je me contorsionne sur la selle pour me gratter. La main est bien grosse mais ça va le faire. Lugo : CO photo avec méga sandwich .

On enquille cela vite fait bien fait . Petit café noir en terrasse dans l’unique but de squatter les toilettes du resto. On repart pour finir ce gros VTT et manger la 2ème barrière horaire: signe que la full course est jouable. Stop de 10 min sur la place de Lugo et à fond les ballons pendant 5h où on ne fait aucun arrêt. l’équipe est ultra homogène : Alaïs roule fort, Nico oriente easy, Cochon met du rythme, et je garde un oeil sur la vitesse de progression, les calculs de temps….ça sent bon!! La fin du VTT est un peu plus laborieuse avec une descente de nuit dans de la caillasse et des ornières et notre Nico nous a fait un petit coup de mal au bide mais les tuc ont eu raison de son estomac. Arrivée à l’At: Béa d’endorphinmag est là et que c’est bon de la voir…elle aura rythmé nos transitions…on sait que la famille et les potes sont derrière l’ordi alors l’émotion est bien présente. On ne triche pas avec les émotions…Bilan : 29h avec 2 h de dodo pour 30 h prévues

Transition : rapide, démontage des VTT, lyoph et dodo 2 h à l’AT

Trek 65 km

On part vers minuit pour ce trek juge de paix pour nos douleurs mécaniques: ça va tenir ou non?

On commence par un paddle minuscule puis une traversée de rivières où on retrouve 4 équipes : des espagnols à poil, des polonais en slip frigorifiés. Personne ne trouve le passage , le courant est trop fort. Regard de chacal de cochon et Nico, on remonte la rive sur 100 m: coup de lampe: ça doit passer. On se désappe, bras dessus bras dessous 10 min plus tard on est sur l’autre rive, rhabillé et pieds secs…les autres équipes nous voient filer alors qu’ils bataillent depuis 1h sur ce guêt….trop bon. On rigole de notre coup . La montée le long des éoliennes est longue et un peu ennuyeuse mais au moins il ne fait pas trop chaud. Les descentes sur la route nous pètent les pieds mais on s’accroche. On décide de marcher fort pour passer le bon timing de la marée le soir. La journée est longue mais on y arrive : chacun donnant le meilleur de lui même pour l’équipe. Alaïs serre les dents, les deux Nico ont la gnack malgré la douleur. Le chemin le long de la rivière est magnifique et on rejoint l’At après une dernière pose nok talc! Bilan : 19h au lieu de 20h : parfait

Transition rapide pour Alaïs : pas top pour les vieux

On enchaîne avec le kayak pour avoir la marée descendante et pour laisser les autres équipes derrière nous à 6 h . Tiens on ne fait plus notre course mais la course…C’est le jeu ma petite lucette!!!partir en kayak de nuit et affronter la mer et ses paquebots. Mais non Alaïs t’inquiète y’a rien de tout ça, ils ont dit pas de vague à l’embouchure…

On descend vite la rivière en se posant certaines fois sur les bancs de sable. On passe un pont puis l’autre et on arrive en mer calme….Tout droit direct à la pointe comme l’indique le road book. Soudain un bruit de rouleau puis une masse d’eau blanche nous arrive dessus: 22h l’heure du combat arrive. On prend 3 grosses vagues dans la face. Je crie sur mes coéquipiers pour être bien perpendiculaires aux vagues. Nos kayaks volent, ça crie, ça pleure mais ça passe. Put…chaud…suis énervé contre l’orga, les 2 conos à côté de moi sont morts de rire et ma Alaïs ne sait plus si elle doit pleurer de joie ou de peur… on finit dans la vase pour atteindre l’AT , on se jette dans les bras les uns les autres. Put…on va le faire. Les larmes coulent mais secrètement parce qu’on doit finir le taf!

On dort à l’AT 3 heures et on part pour finir ce championnat du monde, libéré des autres équipes qui sont bloqués par la marée.

Trek 32 km coastering

La nuit tarde à finir, je m’endors derrière Alaïs : ma coéquipière de choc. Je marche en dormant à la laisse derrière elle. Les deux Nico sont dans la carte une énième fois et nous font progresser sans problème. Le jour se lève, le dernier avec 24 h d’avance sur la fin du raid, on savoure mais on s’ennuie car on veut arriver. Les pieds sont maintenant hs pour tout le monde. Pose talc, pose nok pose talc. On rentre vers 11h dans la Corogne mais il faut faire le tour de la ville pour rejoindre la méta!!!!C’est long sans fin, on essaie de relancer mais c’est dur, impossible. On maudit Pablo pour son tracé !!!Et enfin elle arrive Béa et la ligne d’arrivée. On ne s’est rien dit avant, on la franchit et nos regards se croisent….L’émotion est réelle, les larmes glissent sur nos joues sales, on s’embrasse. On était 4 raideurs expérimentés en début de semaine qui ne se connaissaient pas, on est maintenant une équipe, une putain d’équipe. C’est juste magique.

Remise de médailles, bière et dodo sur les canapés de l’orga, on refait la course remplie d’endorphines…

Merci Cochon alias Paul le poulpe d’avoir mis ce message en juillet sur raideurs de France, on n’a pas mis longtemps à se comprendre, sans forcément se parler mais avec la même soif d’y arriver et toujours avancer, avancer et rester positif parce que l’on a de la chance d’être là.

Merci Nico pour ton orientation, ta sécurité, tes choix, t’as été costaud dans la douleur, dans le mental (il en fallait), merci pour tes blagues, tes chansons.

Merci Alaïs pour ta hargne , ta bonne humeur, ton sourire, tes larmes et ton extrême envie de finir ce put…de chantier. Fallait oser tu l’as fait et t’as tout d’une très grande: l’expérience, la jeunesse, la fougue.

Merci Fabienne derrière ton ordi, tes milliers de messages de soutien avec Séverine, Lilian et Caro. Vous nous avez portés pour y arriver. On vous aime!!!!

Merci Béa : sans toi l’aventure est difficilement compréhensible pour nos proches, ta présence nous réchauffe….

ps : je redeviens un Valmo quand vous voulez les zamis…..

Pour marque-pages : Permaliens.

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