Hivernale Templiers 2019

Pour clore 2019, je me suis inscrit à l’Astragale de l’Hivernale des Templiers: au menu 65 km et 2200 mD+ sur le plateau du Larzac. Départ de nuit de la Couvertoirade au pied de l’enceinte de la citadelle, ambiance adéquate pour un Prince Noir! La pluie nous laisse un peu de répit après avoir bien arrosé le parcours toute la semaine.Départ pas terrible où je me fais prendre dans le paquet; en même temps 3 minutes avant le départ, au lieu de m’occuper de me placer dans le sas de départ, j’étais encore en train de discuter avec la légende locale, Francis et ses 60 ans passés qui s’élance sur cette course avec le sourire et sa bonne humeur! J’ai donc pas mal cravaché ensuite pour remonter le peloton dans des singles empierrés, j’en profite à ce moment-là tant que j’ai encore du pied. Premier ravito à Canals, je ne m’arrête pas et je suis dans les temps.

Le lever de soleil sur le plateau, enfin la sortie du soleil de derrière les nuages, est majestueux avec en prime la mer de nuage dans la vallée et les contreforts du Larzac qui émergent, on se croirait sur un vaisseau dans la brume. Je continue ma remontée, je suis rapidement seul. J’en profite après ce départ chaotique car peu de groupes se sont formés, beaucoup de coureurs éclatés sur tout le parcours. La première descente arrive, elle est très glissante sur des dalles et des rochers, je lève le pied et je reste prudent, je fais bien car j’assiste à quelques chutes.

Deuxième ravito à Fondamente après 25 km, en bas au pied du plateau et là je m’arrête 2 minutes pour faire le point: tout va bien, je suis pile dans mes estimations, mais je n’ai aucune idée de ma position dans la course. Je repars avec un groupe qui était là avant moi et la première côte sérieuse arrive tout de suite, 300 m de D+ en 2 tronçons. Je me sens plutôt bien alors je laisse libre court à une grosse envie de tester ma forme sur cette première grimpette. J’attaque dur sans transition, personne ne suit, alors je relance histoire d’enfoncer le clou. J’arrive rapidement en haut et là ça se complique, le parcours passe en léger contrebas du plateau dans les buis, c’est pas du tout courable dans le dévers et limite niveau sécu à des moments. Heureusement qu’il n’y avait pas de brouillard en haut, ça aurait pu faire du dégât… La vue est magnifique, on longe le bord occidental du plateau pendant quelques km, puis vient la deuxième grosse descente sur St Paul des Fonts et tout de suite la deuxième grosse côte. Là aussi petit regroupement au pied de la côte et j’use de la même recette: je lâche les chevaux, les jambes répondent et tant que ça marche je relance! Retour sur le plateau pour quelques km jusqu’au troisième ravito au Viala-du-Pas-de-Jaux, après une quarantaine de km. Bilan d’étape: tout se passe pour le mieux, je suis en avance sur mon programme et on m’annonce que je ne suis pas loin des 20 premiers au classement. Grosse surprise et du coup ça gonfle le moral à bloc!
Je quitte le ravito après 2-3 minutes, en compagnie d’un Toulousain, Jean-Noël, et on se dit qu’on terminerait bien ensemble. Pour moi l’objectif reste quand même de retrouver mon pote Nico, paysan du Larzac, qui s’est inscrit sur le 24 et on a parié qu’on pouvait se retrouver au même moment au croisement des courses; alors faut pas que je traîne! On repart sur un bon rythme jusqu’à la descente de Lapanouse, très technique après quasi 50 bornes dans les pattes! On nous fait passer par des points hauts avec vue panoramique, grandiose… quatrième ravito à Lapanouse où on retrouve beaucoup de coureurs du 35 et là les chemins deviennent plus encombrés!A partir de là la course commence vraiment car il reste 15 km pour plus de 800 m de D+. Même joueur rejoue encore: sortie de ravito, grosse côte, grosse attaque et ça continue à passer, mais juste avant le regroupement avec le 24, premier coup de moins bien: j’ai mal en bas des côtes et je maîtrise mal ma respiration, faut que je ralentisse, du coup Jean-Noël me rattrape et me lâche. Coup de mieux: je retrouve Nico comme on l’avait prévu et ça me relance. On court sur le plateau et il faut sans cesse doubler, il y a maintenant énormément de coureurs sur le parcours, fini la tranquillité! On descend dans le cirque de Tournemire et on en prend plein les yeux avant d’attaquer le dernière difficulté de la journée. Je ne relance pas trop dans cette descente facile, je préfère me refaire la cerise, et après coup je me rend compte que j’ai fait le bon choix.

Le long du Soulzon avant cette dernière côte je sens l’hypoglycémie monter, et oui je viens de réaliser que je n’ai rien mangé au dernier ravito et pas plus depuis! Je marche en mangeant tout ce que je peux et surtout en ne cogitant pas, mon objectif est de faire 7h et ça serait trop dommage de passer à côté pour une erreur aussi bête. Arrivé au pied de la côte je me dis que ça va passer au même rythme que les premières alors j’y vais droit dans les courbes de niveau et je coupe les lacets pour pouvoir doubler. Je remonte quelques coureurs du 65 qui m’avaient déposé dans la dernière descente en me disant que la suivante sera suffisamment courte pour qu’ils ne me reprennent pas. On passe par les falaises de Roquefort, la première partie de la descente est épuisante car il y a trop de monde, il faut choisir entre foncer dans le tas ou doubler prudemment. J’use un peu des deux! Je cavale à travers Roquefort et ses escaliers glissants avec un œil sur le chrono et je désespère de voir la ligne d’arrivée poindre le bout de son nez pendant que les minutes s’égrainent. Une dernière côte boueuse saturée de coureurs, entre temps on a récupéré ceux du 15! Je fonce en m’excusant à tout va, car là je ne fait plus dans le détail et je franchis l’arche dans la salle des fêtes de Roquefort. Je vois mon temps, dommage dépassé de 2 minutes, puis mon classement, 21eme, et je me dis que c’est plutôt réussi: j’ai passé une super journée sans grosses difficultés et je suis arrivé à remplir mon objectif perso. Maintenant, il ne me reste plus qu’à attendre Nico pour qu’on fête cette belle journée autour de quelques bières!

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